Créatrice audacieuse et artiste visionnaire, Shourouk Rhaiem a bâti un univers où luxe et éclat se conjuguent à merveille. Connue pour ses bijoux sophistiqués et colorés qui ont séduit les icônes de la mode et du spectacle, elle a su imposer son style unique à l’international. Nous avons eu le plaisir d’échanger avec elle lors d’une entrevue qu’elle a accordée à notre magazine Zeyna, où elle revient sur son parcours atypique, ses inspirations et sa transition vers l’art, une évolution naturelle pour celle qui a toujours eu le goût du beau et du grandiose.
Avec des influences puisées dans son histoire personnelle, ses voyages et surtout son enfance, Shourouk Rhaiem, qui se définit comme « 100 % tunisienne et 100 % française », s’est forgée une identité artistique forte. Son talent n’a cessé de captiver le monde de la mode, de l’art et du luxe.
Née en France de parents tunisiens, elle grandit à cheval entre deux cultures. Une dualité qui, bien que parfois troublante, deviendra sa plus grande richesse. « Chez moi, l’élégance a toujours été une évidence », explique-t-elle. Évoluant dans un environnement où le raffinement occupe une place centrale, elle s’oriente naturellement vers la mode, laissant de côté les beaux-arts par sécurité, malgré une sensibilité artistique profondément ancrée.
Un parcours forgé par l’audace et l’excellence
Diplômée du Studio Berçot, Shourouk accumule les expériences auprès de grandes maisons telles que Chloé, John Galliano et Roberto Cavalli avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. En 2007, elle fonde sa marque éponyme Shourouk, en collaboration avec Pierre Lasquier. Très vite, ses bijoux éclatants, ornés de cristaux Swarovski et aux couleurs vives, séduisent un public international.
Un an plus tard, sa carrière prend un tournant décisif lors d’un salon de créateurs. Parmi les visiteurs, une certaine Bernadette Chirac est immédiatement conquise par ses créations. Ce coup de projecteur inattendu propulse la marque sur la scène mondiale. Rapidement, ses pièces s’invitent sur les silhouettes de Jennifer Lopez, Lady Gaga et bien d’autres icônes du show-business. Ses bijoux font même leur apparition dans des séries cultes comme Sex and the City et Emily in Paris. L’ancienne Première Dame des États-Unis, Michelle Obama, succombera elle aussi au charme de ses créations.
De la joaillerie à l’art : un regard sur l’intime
Après des années de succès dans la joaillerie, Shourouk décide de se consacrer pleinement à l’art. Mais son passage vers cette nouvelle expression ne s’est pas fait par hasard. « Mon travail artistique est né d’un besoin profond de raconter une histoire, celle d’un rêve idéalisé, celui des familles parfaites que l’on voyait dans les publicités », explique-t-elle.
Son parcours, marqué par son enfance en tant qu’enfant d’immigrés en France, l’a longtemps laissée tiraillée entre deux univers. Cette quête d’appartenance, ce désir de recomposer une esthétique à la fois familière et fantasmée, l’ont conduite à revisiter des objets du quotidien en les sublimant. Son art ne se limite pas à l’esthétisme ; il est le reflet de cette construction identitaire, de cette envie de transformer le réel en une vision éclatante et lumineuse.
Ses œuvres, véritables objets de lumière, s’exposent aujourd’hui dans des galeries et lieux prestigieux, notamment au musée Christian Dior.
Une collaboration symbolique avec Guerlain
Dernière consécration en date : une collaboration avec Guerlain pour l’édition limitée de fin d’année Imagine Guerlain. Pour cette collection féerique, l’iconique Flacon aux Abeilles se métamorphose en un bijou d’exception. Shourouk imagine une somptueuse manchette ornée de strass éclatants, où une fleur imaginaire aux pétales bleutés entoure le double G emblématique de la maison. Plus qu’un simple ornement, ce bracelet amovible, pensé comme une pièce à part entière, invite à prolonger la magie en le portant au poignet.
Mais au-delà de l’éclat et du raffinement, cette collaboration avec Guerlain prend un sens tout particulier pour Shourouk. « J’ai tenu à créer un trompe-l’œil de Shalimar sur la Bee Bottle, ce qui est inhabituel car ce sont deux flacons totalement différents. C’était important pour moi, car Shalimar était le parfum de ma mère », confie-t-elle. Un choix qui s’inscrit dans une continuité intime et émotionnelle, renforçant ainsi le lien entre son histoire personnelle et son travail artistique.
Cette collaboration s’inscrit également dans la lignée des célébrations marquant un moment clé pour Guerlain, une maison qui fête cette année un anniversaire important. Une occasion parfaite pour l’artiste de fusionner son univers avec l’héritage prestigieux de la marque, en y apportant une touche d’audace et de féérie.
Avec cette création, Shourouk Rhaiem repousse encore une fois les frontières entre la mode, la joaillerie et l’art, prouvant que son talent réside bien au-delà du simple ornement : il raconte une histoire, éclatante et profondément intime.
SALIMA KRIAA MDHAFFER
