Le 5 août 2025, le Théâtre antique de Carthage a accueilli le phénomène Saint Levant, alias Marwan, pour un concert à la croisée de la musique urbaine, de l’identité et de l’engagement. Si cette scène mythique a vu passer de grandes légendes, l’artiste franco-palestinien a su, lui aussi, y créer un moment à part, porté par une énergie jeune, connectée, résolument tournée vers le monde.
Le public, composé majoritairement de Gen Z, a répondu massivement présent, brandissant des drapeaux palestiniens, chantant à l’unisson et reprenant sans relâche le slogan « Free Free Palestine » tout au long du show. Nombreux étaient ceux qui portaient fièrement le keffieh en accessoire, en écharpe ou même en bandana, dans une ambiance aussi festive que militante.
Malgré quelques couacs techniques côté sonorisation, l’artiste a su garder le cap, livrant un show généreux, avec ses titres emblématiques comme On This Land, Daloona, Exile, Forgive Me ou encore Galbi, mais aussi des moments plus inattendus comme une version revisitée du tube tunisien Sidi Mansour.
Saint Levant et son public, une communion générationnelle autour d’un message fort
Au fil des morceaux et des transitions, Saint Levant a multiplié les clins d’œil aux cultures arabes — de l’Égypte à l’Algérie, en passant bien sûr par la Tunisie.
L’un des temps forts de la soirée reste l’apparition surprise de Mabrouka, réclamée à tue-tête par le public et accueillie comme une reine. La figure tunisienne emblématique de l’univers de l’artiste est montée sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, offrant une séquence aussi touchante que symbolique. S’adressant à ses fans, Saint Levant a exprimé sa gratitude envers la Tunisie, évoquant cette chaleur humaine ressentie dès son arrivée, et confiant qu’ici, contrairement à ailleurs, personne ne lui demande d’enlever son keffieh.
Le concert s’est clôturé sur une note douce mais puissante avec Ya Sabah El Ward, une nouvelle chanson dévoilée en exclusivité à Carthage. Ce soir-là, le public n’a pas seulement assisté à un concert : il a vécu une expérience générationnelle, ancrée dans l’art, le cœur, et une cause universelle portée haut par une jeunesse debout.