Le centre d’art contemporain « 32Bis » à Tunis a été le théâtre d’un événement culturel majeur le vendredi 2 juin 2023. Le vernissage de l’exposition collective intitulée « Le cheveu de Muʿawiya » a rassemblé un public curieux et passionné, venu découvrir une sélection d’œuvres variées de 21 artistes.
Cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 14 juillet 2013, offre une immersion dans différentes formes d’art telles que la peinture, la céramique, la sculpture et la photographie. Les artistes participants, parmi lesquels Abdoulaye Konaté, Amel Bennys, Doa Aly, Dorothy Iannone, Emmanuelle Andrianjafy, Gouider Triki, Huda Lutfi, Intissar Belaïd, Jan Kopp, Joëlle de La Casinière, Lina Ben Rejeb, Marwan Elgamal, Nadia Kaabi-Linke, Ngozi-Omeje Ezema, Randa Mirza, Sarah Pucci Siryne Eloued, Slavs and Tatars, Souhir El Amine, Wiame Haddad, Yazan Khalili et Lara Khaldi, ont su captiver l’attention des visiteurs par leur créativité et leur talent.
En outre, onze étudiants des instituts supérieurs des beaux-arts de Sousse et de Tunis ont également participé à cette exposition, encadrés par Emna Ghezaïel. Leur présence a ajouté une dynamique nouvelle à l’événement, mettant en lumière la créativité émergente et prometteuse de la jeune génération d’artistes tunisiens.
Le commissariat de l’exposition a été confié à Nadine Atallah, qui a présenté cette manifestation artistique de manière éloquente. Inspirée par la citation attribuée au calife Muʿawiya, acteur majeur de la première Fitna, période de guerres successives, elle a déclaré : « S’il n’y avait entre moi et mes sujets qu’un cheveu, je le relâcherais quand ils le tirent, et le tendrais quand ils le laissent aller ». Cette métaphore souligne l’équilibre fragile et fluctuant qui caractérise les périodes de crise et nous amène à nous questionner sur la façon d’organiser ces forces en action.
L’exposition « Le cheveu de Muʿawiya » explore la manière dont nous donnons un sens aux moments tumultueux de nos vies. En puisant dans les imaginaires liés au mot « fitna », qui désigne traditionnellement les crises politiques de l’islam des origines, les artistes invitent le public à embrasser les expressions désordonnées de la liberté. Cette réflexion s’appuie notamment sur des ouvrages tels que « La Grande Discorde » (1989) de l’historien tunisien Hichem Djaït et « Le Collier de la colombe », un traité sur l’amour composé par le poète Ibn Hazm au XIe siècle.
Nadine Atallah a souligné la diversité des regards et des pratiques réunis dans cette exposition, avec environ un tiers des artistes originaires de Tunisie ou de sa diaspora. Cette volonté de rassembler des artistes de différentes générations et d’encourager les échanges entre pays arabes et africains a donné naissance à des œuvres riches en sens et en significations. Près de la moitié des artistes ont également bénéficié d’une résidence au 32Bis, ce qui leur a permis de mener des recherches approfondies et de produire des œuvres uniques. Certains artistes ont même tissé des liens avec des personnes et des communautés locales, donnant ainsi une dimension participative à leurs créations. D’autres ont puisé leur inspiration dans les matériaux environnants, offrant ainsi un dialogue entre l’art et l’architecture particulière du 32Bis.
En somme, l’exposition « Le cheveu de Muʿawiya » au 32Bis est un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs d’art contemporain à Tunis. Les œuvres présentées, empreintes d’une réflexion profonde sur les crises et les tumultes de nos vies, ne manqueront pas de susciter l’intérêt et la curiosité des visiteurs. Ne manquez pas cette occasion unique de plonger dans l’univers créatif de ces 21 artistes talentueux, dont la diversité des pratiques et des origines promet une expérience artistique enrichissante. L’exposition se prolonge jusqu’au 14 juillet 2013, alors ne tardez pas à vous rendre au 32Bis pour découvrir ces trésors artistiques contemporains.
